A l’âge de 2 ans, l’enfant se rend compte qu’il est une personne, un individu. C’est alors qu’apparaît la terrible two, période difficile pour les parents qui doivent accompagner leur enfant dans la gestion de sa crise de colère, d’un trop plein d’émotions. Mais comment réagir face à son enfant qui est en pleine rébellion ? Comment l’accompagner lorsque Mme Colère entre dans son corps ?
Crise de colère et opposition de l'enfant : une période difficile
Le terrible two apparaît vers l’âge de 2 ans, même parfois un peu plus tôt vers 18 mois, c’est une période qui oscille entre colères, incompréhension, crises, pleurs de l’enfant. Mais comment, toi, le parent, dois-tu réagir face à cet ouragan d’émotion ? D’une seconde à l’autre, les émotions font tout basculer et tu n’en comprends pas toujours la cause.
Alors, rien ne sert de culpabiliser, tu n’es pas forcément à l’origine de ce tsunami de colères. Ton enfant est passé par l’acquisition de la marche, le développement du langage, il grandit et prend conscience du petit individu qu’il est, c’est alors que se crée cette « phase du non ».
L’opposition de l’enfant lui permet de revendiquer la personne qu’il devient, il se rend compte qu’il ne fait plus partie de toi, sa maman et qu’il a le droit d’extérioriser ses émotions. Mais cette période est intense aussi bien pour la maman qui ne reconnaît plus son petit bébé, comme pour ce petit-enfant qui a le cerveau en ébullition.
Cette période de crise de colère est parfois nommée « petite adolescence » et pour cause, toi, la maman, tu te rends compte que ton enfant est en constante opposition, tout est objet à refus et tu te retrouves face à ce sentiment d’impuissance. Parfois, la discussion est totalement fermée, son cerveau en développement n’entend même pas le son de ta voix.
Cette terrible période de crise a une durée variable, cette rébellion ou opposition peut aller jusqu’à 4 ou 5 ans. Ton enfant veut faire comme les grands alors il va vouloir choisir ce qu’il peut faire et va exprimer son individualité. Il peut passer par différents comportements pour exprimer cette opposition : il peut être grognon, en colères, bouder, pleurer et être plus sensible également.
L’origine de la crise est souvent une source de stress, son cerveau étant en plein développement psychique la réaction de ton petit est la réponse à un afflux émotionnel qu’il n’arrive pas à gérer. Un lieu inconnu, une peine, une incompréhension, une difficulté à communiquer un désir qui va entrainer une frustration et laisser place à une terrible crise !
Quelles postures dois-tu adopter ? Mère au foyer en pleine culpabilité de trop faire ou mère active qui a l’impression de ne pas lui accorder assez de temps ? Voici quelques conseils qui vont t’aider à accompagner ton enfant du mieux que tu peux, car rappelons le, il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire. Une maman est là pour aimer, éduquer du mieux qu’elle le peut, partager et apprendre avec son enfant
Comment aider ton enfant à traverser la terrible two et apprivoiser ses émotions ?
Quoi de mieux qu’un exemple pour expliquer comment gérer une crise ? Alors je vais commencer par te raconter l’histoire d’Artur, petit garçon de 3 ans et de sa maman Aurore, en congé parental.
Artur est un petit garçon curieux, qui jusqu’à ses 18 mois était très proche de sa maman, il était demandeur de beaucoup d’attentions, câlins et jeux. Puis, vers l’âge de 18 – 19 mois, ont commencé les petites crises, au début doucement, puis de façon plus intense. Aurore a cru que c’était simplement un mauvais moment, une période de turbulences. Mais à force de gérer des petites crises, elle s’est dit qu’il ne pouvait pas avoir « un petit pet de travers » tous les jours, qu’il y avait autre chose, surtout qu’Artur était de moins en moins demandeur de moments câlins avec sa maman.
Elle a donc commencé à se documenter, lire des livres sur les émotions, la colère, l’éducation bienveillante, puis le terrible two …et là elle a tout compris. Son fils n’était pas fatigué, n’était pas malade, elle ne faisait pas d’erreur dans son éducation, rien ou presque n’était à changer dans sa façon de faire : Artur traversait la TERRIBLE TWO !!
Alors comment se manifeste chez Artur la terrible two? Que faut-il faire pour gérer au mieux une crise de colère ? Une crise arrive à n’importe quel moment dans le quotidien d’Aurore, c’est encore le cas ce jeudi matin, jour d’école. Ce matin-là, Aurore réveille Artur, comme tous les matins, en lui faisant des petites gratouilles dans le dos, puis des chatouilles sur les pieds, il finit donc par se lever tout joyeux d’aller à l’école.
Tous les deux entrent dans la salle de bain, Artur commence par aller faire son pipi du matin, il s’assoit sur son pot avec son doudou lapin collé à son nez, et là, Aurore sent un petit déclic dans son regard….Papa n’est pas en train de prendre sa douche, Papa n’est pas dans la salle de bain, Papa est déjà parti au travail !!Aurore a compris avant que cela se passe, Artur la regarde avec ses petits yeux endormis, la tétine encore dans la bouche, et la question arrive alors : »Papa? »
Comment Aurore doit-elle réagir selon toi ? Qu’aurais tu fais à sa place ? Lui expliquer simplement ou détourner son attention ? Son papa avait plusieurs réunions dans la matinée, il a donc dû partir plus tôt qu’à l’habitude.
Mais la question n’est pas de savoir quoi répondre ou comment répondre. En réalité, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, si l’enfant, en l’occurrence ici, Artur, est assez réveillé ou attentif et comprends que c’est une situation exceptionnelle et l’accepte, l’information passera. En revanche, si l’enfant, n’accepte pas l’information, si son cerveau d’enfant, reste sur l’idée qu’il voulait faire un câlin à Papa, mais que Papa n’est pas là et qu’il n’aura donc pas de câlin …mais qu’il veut son câlin, alors là, c’est la crise qui arrive !
Quelles solutions efficaces face à la terrible two ?
L’objectif d’avoir partagé cet exemple avec toi, la maman qui se sent désemparée, démunie, est de te faire comprendre qu’il n’y a pas de réelles solutions aux crises. La solution n’est que la patience, l’accueil des émotions et l’accompagnement de ton enfant en période de terrible two.
Ce petit être, qui traverse une période de développement vers l’individualité, reste un enfant, avec un afflux émotionnel primitif, qu’il ne sait pas gérer seul. C’est à toi, la maman, de nommer les choses, de nommer ses émotions, de lui expliquer, durant des moments où tu le sens à l’écoute afin de le rassurer.
La meilleure des solutions, est de rester calme au maximum, même si l’on sait très bien que c’est parfois difficile et que notre patience est souvent mise à rude épreuve avec nos petits démons.
Nos enfants sont notre reflet, ils « épongent » nos émotions du quotidien et parfois une crise peut être déclenchée par une période de turbulences que la famille traverse également. En temps qu’adulte après une journée de travail stressante, un trajet difficile ou une inquiétude, nous avons parfois du mal à contenir nos émotions. Certains craquent en pleurant, d’autres s’énervent et perdent patience plus facilement tout comme d’autres encore s’enferment dans leur carapace.
Mais en tant que parents nous nous devons d’accompagner nos enfants du mieux possible et de les rassurer : un câlin, une chanson, des chatouilles, un sourire seront peut-être une clé pour désamorcer la petite bombe que tu auras face à toi.
C’est à toi, la maman ou à toi le papa, de trouver quelle réaction aide le plus ton enfant, quelle réponse le rassure le plus, et lui fait se sentir en sécurité lorsqu’il vit ce torrent d’émotions. Et si la situation ne s’améliore pas ou s’aggrave peut-être faudra t’il trouver d’autres solutions ensemble.
La sophrologie pour apprendre à ton enfant à gérer ses émotions
En alternative ou en accompagnement à ce terrible two, Artur et Aurore ont pratiqué la sophrologie, ce n’est pas un remède miracle mais c’est une clé dans leur quotidien. Le but de tout cela est de se dire que cette période de turbulences est un passage plus ou moins long selon les enfants. Cette période est une étape dans la construction de la personne que va devenir ton enfant. C’est à toi, la maman ou le papa de trouver comment désamorcer la bombe prête à exploser ou à accompagner son explosion.